Newsletter | Facebook

L’Impasse Vague, c’est ainsi qu’il nomme la maison de Maxime.



Texte de Marguerite Dewandel en avril 2013 à Saint-Marcouf.
© La Cage de l’Ombre Forte.

Il roule depuis longtemps et un engourdissement tenace rend la conduite plus difficile. Il approche enfin de l’Impasse Vague.
L’Impasse Vague, c’est ainsi qu’il nomme la maison de Maxime.
Franchissant le porche, fatigué par ce voyage harassant, Louis a l’impression fugace de toucher une limite. Cette maison est magnifique, il aime y venir pour de courts séjours mais pour rien au monde, il n’y vivrait.

Pourquoi avez-vous acheté cette maison ?
Louis n’a pas eu de réponse à cette question et pense après-coup qu’elle est maladroite. Leurs retrouvailles auraient pu se dérouler plus simplement et il aurait dû attendre un peu pour lancer ce débat qui semble contrarier Maxime.
Pourquoi, au moment où, par nécessité ou effet de mode, tous, enivrés de virtualité vertigineuse, commençaient ostensiblement, à se prétendre nomade, pourquoi Maxime, qui l’a été contre tous, par choix, pendant la décennie où s’ancrer dans des campagnes délaissées était dicté par un nouveau conformisme, pourquoi a-t-il décidé de se retrancher en ce lieu ?
Bien sûr, les modèles dont la littérature lui fait le cadeau ont pu agir, mais que fait Maxime ici.
Jouer le châtelain bohème depuis la fin des années 80, est un peu ridicule.

Louis doit cependant reconnaître qu’il a aimé traverser le verger et apercevoir la grande bâtisse à travers les arbres de l’allée. Depuis son retour du Japon, Maxime l’invite plus souvent.