Éléonore de Tolède

Maxime leur parle parfois d’une femme qu’il fréquente un peu.
Chez lui, près de la fenêtre qui donne sur le fleuve, il a épinglé une reproduction d’un des portraits d’Éléonore de Tolède par Bronzino. C’est ainsi qu’il a baptisé l’inconnue pour, dit-il, entretenir le désir qu’il sait fragile.
Maxime a toujours aimé les portraits de ce peintre, non pas pour le travail de peinture qu’il n’apprécie guère mais pour la force froide qui émane des personnages.

Parfois, il part au milieu de la soirée en souriant, leur annonçant qu’il va à Tolède.
Maintenant, après plusieurs hypothèses, les autres pensent qu’elle vit dans une maison près des éoliennes.

Élie a remarqué, il s’en est ouvert à Louis, que Maxime se rend toujours à Tolède les bras chargés de feuillets mal reliés et fatigués d’avoir été manipulés.

Il s’amuse à imaginer le contenu des pages couvertes d’une écriture brouillonne sans convaincre Louis.