Dessins de Yves Carreau, mars 2014,
texte de Benoît Ronbas, janvier 2014.
©la cage de l’ombre forte.
La pratique du dessin ou quelques instants de pause en s’arc-boutant contre l’inexorable déroulement du temps.
Vous croyez être fixe, à l’arrêt, toujours exactement à la même place, juste ici, comme à l’instant d’avant… mais où êtes-vous ?
En réalité vous vous déplacez, pour rester au même endroit. C’est comme, dans le fleuve, nager dans un sur-place épuisant.
Maintenir un impossible point fixe, tandis qu’au ciel, à contre-courant, les nuages se défont.
Seul l’acte de dessiner permet de s’extraire du manège, d’être à côté, de fixer le temps, de suspendre momentanément, quelques instants, le vertige qui s’écoule.
Vivre le dessin comme une bouée opportune, s’abstraire en apesanteur dans cet intervalle.
Janvier 2014, Benoît Ronbas à propos de la graphomanie d’Yves Carreau.
©la cage de l’ombre forte